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« Les mécanismes de solidarité sociale (allocation chômage, etc) devront être utilisés à plein, ainsi que le soutien d’amis plus aisés. Ne développez pas de culpabilité excessive à cet égard. Le poète est un parasite sacré. »
Merci Jérôme Garcin, dans son habit d’animateur du Masque et la plume, d’avoir présenté Michel Houellebecq d’une manière me persuadant d’y dénicher les mots qu’il me fallait.
Rester vivant (et autres textes), 10 francs en Librio, devient ma référence. Enfin, les onze premières pages, une « justification littéraire. »
Si je suis d’accord pour profiter pleinement de solidarités sociales, avoir des amis, même pour les plumer, exige trop d’engagement. Pourquoi pas poète !
« Dites-vous bien qu’en règle générale il n’y a pas de bonne solution au problème de la survie matérielle ; mais il y en a de très mauvaises. »
Vivre de peu, profiter au maximum des achats remboursés (plusieurs Rib, donc certains falsifiés) et surtout apparaître plus pauvre que l’on est, ne pas effectuer de dépenses avant qu’elles ne soient indispensables. Si le toit d’une dépendance cède ne sur
Tout pas donner au couvreur du coin le petit pécule peut-être un jour vital. Seul est sacré le toit de la maison.
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Ce jour-là, je décide d’ouvrir « un cahier. » « Ce jour-là », car, contrairement à la « tradition », aucune date. J’en avais tellement subtilisés à Groupama, des cahiers, qu’un carton débordait.
J’y note d’abord ma référence Pascalienne, Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre.
Puis un aphorisme de Chamfort, le 276 :
« On est plus heureux dans la solitude que dans le monde, cela ne viendrait-il pas de ce que dans la solitude on pense aux choses, et que dans le monde on est forcé de penser aux hommes. »
Je lis à Aurélie cette initiative. Puis l’aphorisme qui me semble devoir suivre. Elle casse une assiette en hurlant « tu veux dire que je t’emmerde » à cause de « Est-il bien sûr qu’un homme qui aurait une raison parfaitement droite, un sens moral parfaitement exquis, pût vivre avec quelqu’un ? Par vivre, je n’entends pas se trouver ensemble sans se battre ; j’entends se plaire ensemble, s’aimer, commercer avec plaisir. »
C’est peut-être une mauvaise idée, ce cahier. Mais un jour, il me servira ! Un jour il faudra que je raconte... quand je saurai écrire ! Quand mes phrases seront moins difficiles à sortir, mieux construites, avec moins de verbe « être » et « avoir ». Ce
Cahier est donc plus qu’un confident : un cahier de brouillon.
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